Exposition réalisée par le Conseil Général de la Mayenne (service départemental du patrimoine) avec la participation des écoles du canton de Ste Suzanne et la collaboration de l'Entreprise Daudet de Fromentière. Ouvert tous les jours de 9 h à 18 h en mai-juin et de 10 h à 19 h en juillet. Rens: 02 43 01 40 77

 

 

David VERGER

 

A. de Bourgues p.2

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"Nids"(brindilles, cendres, pigments, fibres végétales).

II faut sublimer la plante, la fleur, la brindille, leur communiquer une expression pour proposer à l'esprit une nouvelle vue sur ailleurs. Et Alain de Baurgues nous fait pénétrer dans ses jardins afin que l'espace nous entraîne dans un univers éphémère, monde de rêve, de voyage. Ce qu'il donne à voir actuellement est le bilan d'une vingtaine d'années de recherches. Le regard s'abandonne à suivre cette aventure à travers le labyrinthe de ses créations: bien sûr, I'esprit et la pensée restent les mêmes, mais il faut inventer toujours. Il semble que mille trouvailles jaillissent sans effort de l!imagination d'Alain de Bourgues. Sa vocation est la peinture mais il est surtout soucieux de faire prévaloir à travers la matière ses intentions plastiques. C'est la maîtrise préalablement acquise de la matière picturale, la maîrise de l'écriture qui engendre progressivement l'invention, la direction expressive, le sens, en un mot la raison d'être de l'œuvre, le ton particulier de ses facettes et de ses prolongements. On trouve ici la version de l'artiste, la traduction personnelle dans toutes ses compositions des qualités du végétal. Les mousses, les graminées, les fibres, les branchettes, les cendres, ajoutent leurs nuances, leurs notes précieuses à cette longue anthologie des dotes du peintre. Il est difficile de décrire l'étonnante diversité de la présentation de cet amoureux de la nature qui embrasse une large part des expérimentations passées et actuelles et il faut donc se limiter à résumer quelques attitudes plastiques et matériaux accrochés aux cimaises ou répartis au sol en prévenant au préalable le spectateur qu'il sera entraîné à certaines interrogations. Pas de monologue ennuyeux, mais une succession de brefs discours dont chacun nous entretient de manière différente. La manifestation n'est pas la répétition pure et simple d'un thème mais la création d'espaces intérieurs d'inégales grandeurs, s'offrant comme autant de lieux secrets. Alain de Bourgues compose ses tableaux comme des jardins, il déplace les plantes rares ou familières jusqu'à ce qu'elles aient trouvée leur place dans la composition d'ensemble, soucieux des mouvements internes du matériau et de la vie dont il entend restituer en de larges espaces colorés la cohérence, la densité, mais aussi la lisibilité.

Ailleurs, un art à la recherche de son autonomie, tente d'ouvrir une nouvelle voie à la plastique par une matière d'épaisseur différente, tissée, collée, tressée, entrelaçant feuilles, fleurs et fibres dans un jeu formel que rehausse le trait de peinture. À vocation murale, les créations ainsi obtenues sont cependant fixées sur des supports carrés ou rectangulaires et la réutilisation ingénieuse de ces supports dans l'espace donne à la composition liberté mais aussi lumière à la fois par la séparation, la superposition et la transparence. C'est la fête de la spatialité, compartimentée en un foisonnement de facettes baignées de couleurs raffinées et de lumières diversifiées, tantôt directes, tantôt réfractées, tantôt tamisées, amorçant les indications, les suggestions. Un souci aussi d'intégrer la poésie dans un langage plastique conséquent afin de faire ressortir la densité, la signification de chaque détail. C'est à une savante organisation de l'espace que nous convie surtout Alain de Bourgues. Et de ce perpétuel dialogue entre l'artiste et la nature chaque étape-témoin nous concerne. Il invente ainsi les sculptures végétales les mieux adaptées au mariage avec la lumière et respecte le combat des creux et des pleins, du blanc et du noir. Les sculptures molles, les cocons, les chrysalides, les nids sont des appels qui attirent la main, captent le regard. Une animation de volumes foncés sur ton clair ou inversement et dans lesquels s'insèrent des jeux de matière, des saillies, des évidements qui détiennent un grand pouvoir d'évocation. Avec une technique irréprochable, I'artiste tire partt de toutes les péripéties de la matière végétale, soucieux d'en modeler tous les détails dans une approche raisonnées Un fin travail d'alchimiste, nous conduisant à appréhender la frontière entre intérieur et extérieur qui constitue la fragile limite de notre identité. Toutes ces composantes de la nature engrangées par l'artiste naissent dans une juste tonalité mais se parent aussi d'attributs neufs et originaux et nous nous étonnons de la richesse de renouvellement d'Alain de Bourgues qui assujettit avec beaucoup d'intuition le monde du végétal et celui de l'imaginaire aux effervescences que l'on découvre dans chacune de ses œuvres. Ici, la réussite plastique découle d'une réalité piégée par l'artiste avec des formes qui forcent l'adhésion. (E. Soutra)

ALAIN de BOURGUES

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participation des écoles du canton

 

 

 

"montée progressive du plaisir" - 1

 

 

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